Phytoépuration

Dès la création du groupe de porteurs du projet d’écohameau, s’est exprimé la volonté de gérer d’une manière autonome l’épuration de nos eaux sales. Comme la création du hameau n’a pu se faire que loin des hameaux existants, cette autonomie est devenue une exigence de la commune, exprimée dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Mais très vite, nous avons fait le choix de nous imposer l’utilisation des toilettes sèches : cette transformation de nos matières fécales en bon compost nous permettait aussi de n’avoir à traiter que les eaux grises (eaux savonneuses) peu polluantes.

Pour comprendre la pertinence à épurer d’une manière sélective les eaux grises (eaux savonneuses), il faut prendre conscience de trois réalités analytiques :
1. L’élément clef de la pollution des eaux est l’azote qui, après épuration, devient pollution par les nitrates.
2. 98 % de l’azote contenu dans les eaux usées domestiques provient des W-C (eaux vannes ou fécales).
3. Dans les eaux grises, il y a dix mille à cent mille fois moins de bactéries pathogènes que dans les eaux vannes.
Après la suppression des eaux vannes, les eaux grises produites par le ménage ne contiennent quasiment plus les éléments qui pèsent le plus dans l’environnement : nitrates et bactéries pathogènes.
Grâce à leur faible teneur en azote, l’infiltration des eaux grises seules dans le sol, même sans aucun traitement, aura un impact environnemental pratiquement nul.
« En ignorant superbement la situation créée par l’usage d’une bonne toilette sèche, la législation va malheureusement dans le sens opposé de l’intérêt de l’environnement » nous affirme l’association Eau Vivante dont vous pourrez lire les deux documents suivants :

  1. Epuration par les plantes
  2. Epuration sélective des eaux grises suivant le système TRAISELECT

Dans le cadre de notre projet, il nous a fallu proposer un prototype de station d’épuration qui, à la fois respecte notre souhait de n’épurer que les eaux grises, mais aussi qui respecte une législation qui n’a pas intégré ce choix environnemental.
Depuis 2010, la Communauté de Communes du Lodévois et Larzac s’est dotée d’un service du SPANC dont la vocation est de s’assurer que l’assainissement non collectif du territoire est respectueux de l’environnement et conforme aux lois.
Dans notre cas, nous entrons dans le cadre de l’ Arrêté du 22 juin 2007 concernant les ouvrages d’assainissement de 21 Equivalent Habitants et au dela. Or, lors de la conception du projet, aucun système d’assainissement non collectif, par phyto-épuration et pour un ensemble de plus de 21 habitants, n’était validé par l’Etat. La simple épuration des eaux grises (donc sans eaux vannes) n’était même pas envisagée par les textes.
Face à ce vide référentiel, le technicien du SPANC était plus rassuré si nous travaillions avec un ingénieur qui utilise le procédé Aquatiris dont le système d’épuration famillial par filtres planté avait reçu un agrément ministériel.
La conception de la station d’épuration s’est donc réalisée avec Jean Philippe Gosselin de la société Val-eaux concept, alors agréé Aquatiris, en concertation avec Erwann Dufumier du SPANC de la CCLL. Ce dernier nous ayant demandé, en complément, de préciser notre filière de compostage des toilettes sèches.

Ensuite, quand nous avons voulu réaliser la station, nous avons fait appel à  Joël Lojaberry, entreprise de VRD spécialisée dans la mise en place de filières de traitement des eaux usée par filtres plantés, pour étudier comment mettre en oeuvre les plans en autoconstruction. Il nous a suggéré des modifications que nous sommes allés vérifier avec l’écocentre Pierre et Terre, qui ont été ensuite validés par le Spanc. Puis il nous a conçu toute l’organisation de la VRD en chantier participatif avec maîtrise des coûts.

Grâce à ce travail final, nous avons pu créer une station d’épuration écologique, conforme, et à un coût raisonnable. Ce qui était aussi un des voeux du SPANC

 

Voir la filière des toilettes sèches